Des ateliers avec les psychologues de l’Education Nationale

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Dans le cadre de l’action transverse Living Lab, des ateliers de rencontre ont été organisés au Living Lab de l’Université de technologie de Troyes avec cinq psychologues de l’éducation nationale (PsyEN). Sur trois demi-journées, ces ateliers ont permis aux PsyEN de rencontrer les chercheurs du Living Lab du laboratoire LL2A (Living Lab ActivAgeing) de l’Université de Technologie de Troyes. L’objectif de ces ateliers est double. Le premier consiste à s’interroger collectivement sur les pratiques et les besoins du métier de PsyEN. Le second à échanger sur des méthodes et des connaissances afin de co-concevoir les futures actions à mener dans les quatre départements qui composent l’Académie de Reims.

Les profils des participants :

Psychologues et CIO :

  • Florence Begny, Sandrine Melin, Odile Cambray, Anissa Essid et Lolita Villegas, PsyEN en Champagne-Ardenne
  • Denis Hamel, directeur de CIO et adjoint à la cheffe des services académiques d’information et d’orientation de l’académie de Reims
  • Université :
  • Karine Lan, docteure en sociologie et chercheure au Living Lab Active Ageing, Université de technologie de Troyes
  • Guillaume PEPIN, docteur en psychologie cognitive, chercheur postdoctoral au Living Lab Active Ageing, Université de technologie de Troyes

3 ateliers se sont déroulés :

  • Le premier atelier : « Rapport au temps »
  • Le deuxième atelier : « La place du PsyEN »
  • Le troisième atelier : « Construire ensemble »

Le premier atelier : « Rapport au temps »

Après un temps de convivialité pour apprendre à se connaître, l’atelier a pu commencer. Avec en moyenne plus de mille lycéens à prendre en charge, les psychologues de l’éducation nationale ont souvent des agendas bien remplis. C’était là l’occasion d’en apprendre plus sur leur quotidien en leur proposant de créer une journée de travail idéale. En remplissant des agendas vierges, chacun pouvait ainsi créer sa matinée idéale avant la mise en commun et la validation d’un emploi du temps par tous les membres du groupe. De ce travail portant sur la répartition du temps ont émergé de nombreuses discussions : la place du PsyEN dans le lycée, les différentes missions, leurs ressentis sur leur métier, la réforme du bac, les relations avec les collègues professeurs, la place des lycéens et de leurs parents, les outils utilisés mais également d’autres discussions sur leurs vécus personnels.

Le second temps a permis d’échanger sur les différentes méthodes avec explicitation du contenu et des objectifs de l’atelier puis d’envisager la suite.

Le deuxième atelier : « La place du PsyEN »

Après un temps de reprise de contact et d’attention pour que les échanges soient de qualité, la première activité a consisté à déplacer le curseur et à s’imaginer les conséquences d’un monde sans PsyEN. A partir des discussions, des thématiques ont émergé sur lesquelles les participants ont pu travailler sur les différentes missions et actions, formelles et informelles effectuées par les PsyEN dans le cadre de leurs missions. A l’issue de la matinée, il a été validé le fait que le jeune est au cœur du métier de Psychologue de l’Education Nationale. L’objectif du travail des personnels et de leur démarche est de mieux cerner les spécificités de chacun, pour que les jeunes puissent s’approprier la construction de leurs parcours. Au-delà de l’orientation, l’objectif final est qu’ils se sentent bien dans la société et soient maîtres de leur futur. En conclusion de cette journée, les personnels ont collectivement validé leur désir de pouvoir prendre le temps de tester d’autres choses. Pour le troisième atelier, il a été décidé que celui-ci serait consacré à penser et créer ensemble des ateliers à destination des lycéens.

Le troisième atelier : « Construire ensemble »

La troisième demi-journée s’est déroulée en Juin 2021, une dizaine de jours plus tard, et a tout d’abord permis de consolider les précédents échanges afin de repartir sur un socle commun visant la construction d’ateliers à destination des lycéens.

L’objectif de cette journée était de répondre à la question du « Quoi ? ». Que souhaite-t-on comme ateliers à destination des lycéens ? Avec quelles informations, impressions et/ou sensations faudrait-il que les lycéens repartent une fois ces moments d’échange terminés ? Serait-il plus profitable d’organiser un atelier unique ou une série d’ateliers qui pourraient s’enraciner dans le calendrier du lycéen ? Combien de lycéens par ateliers ? Combien de temps devraient-ils durer ? A quelle fréquence ? Toutes ces questions, et d’autres, ont trouvé des débuts de réponse et seront formalisées plus précisément en septembre prochain.

Cette séance de co-construction permettra d’affiner la préparation de la forme et du contenu des ateliers, en vue des premiers essais au mois d’octobre. Le déploiement de ces premiers ateliers amorcera un travail de conception itérative entre PsyEN et chercheurs de l’UTT, qui devrait durer au moins l’année universitaire 2021-2022.

Au cœur de la démarche Living Lab

La démarche LivingLab est une démarche participative qui s’adresse à tous les acteurs concernés par un sujet ou une problématique, par exemple l’orientation. C’est une démarche ascendante dans laquelle les chercheurs travaillent avec les acteurs du terrain, à partir de leurs besoins et problématiques, en vue de co-concevoir les solutions envisageables. Elle place le jeune au centre du processus – avec une prise en compte de sa perspective et de ses besoins - et permet que l’ensemble des acteurs concernés par la thématique de l’orientation soient entendus.

La démarche ne s’arrête pas à un type de professionnels mais s’intéresse à un écosystème. C’est parce que les psychologues de l’éducation nationale sont spécialistes des questions d’orientation qu’il est important de connaître leur point de vue, leurs pratiques pour concevoir ensemble, les solutions les plus pertinentes pour l’avenir des lycéens.

La démarche Living Lab cherche à se rapprocher au maximum des contextes de la vie réelle. Lors des ateliers, nous avons privilégié une compréhension pratique et située plutôt qu’une compréhension théorique qui pourrait être décorrélée de la réalité.

Enfin, la démarche Living Lab est itérative. On construit les solutions avec les acteurs de façon incrémentale et progressive. C’est en travaillant au plus près des acteurs et en validant les propositions à chaque étape du processus, que l’on s’assure que les solutions retenues sont pertinentes et acceptées par l’ensemble de la communauté.

En cela, la démarche Living Lab est une approche profondément centrée sur l’humain. Dans le projet AILES, elle s’adresse aux lycéens et à son entourage et vise à faire participer activement les acteurs de terrain d’un écosystème dans des conditions réelles afin de construire pas à pas les meilleures conditions d’accompagnement à l’orientation des lycéens.

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